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Alors, tout est dit ? Tout commence. On sait le goút de Pagani pour la science-fiction et le fantastique. Après son fulgurant départ, il décide de s'atteler tout de suíte à une superproduction sur vynil, - un double microsillon où il pourrait enfin coucher en musique ce qu'il pense debout de notre monde d'assis. Depuis longtemps, Pagarìi se préoccupait d'écologie, lisait Charlie-Hebdo et les articles de Fournier qui rassemblait quinze mille personnes devant la centrale nucléaire de Bugey afin de protesta contre la planification de l'Apocalypse. Mais c'est un livre qui déclenchera le saut en avant: Demain le Moyen Age, de Roberto Vacca, un ingénieur des grands systèmes, qui a notamment mis au point toute l'installation des feux sur les Highways autour de Los Angeles. Que dit Vacca ? La croissance cancérigène des produits et des systèmes parasitaires peut amener à l'effondrement de notre société dite " d'abondance ". Que vienne à manquer l'énergie, et beaucoup d'étres humains ne seront plus capables des gestes fondamentaux de la survie, que leurs parents ménies ont oubliés : les utilisateurs du rasoir électrique ne sauront méme plus que faire d'une simple lame, ni coinnient l'aiguiser. Nous sommes de plus en plus nombreux à étre de plus en plus dépendants de moins en moins d'énergies gérées de mal en pis. Pagani rencontre Vacca et commence à écrire Mégalopolis.

De 1989 à 1999, la saga des enfants de la fin de ce siècle qui essaient de résister au cauchemar climatisé. Il y a le couple du vingtième étage de la tour Beethoven -qui s'aime sous la douche dans leur petite arche de Noé sur jardin suspendu, et le président-directeur général des Etats-Unis d'Europe, Maxime Van der Love, qui a les oreilles de De Gaulle, l'ovale des Kennedy, le nez de Nixon, le sourire de John Ford et le regard de Jeanne d'Arc. Premier o éra écologique, première et unique oeuvre de politique-fiction sur disque, Mégalopolis se développc sur deux niveaux : l'histoire des rebelles et la décomposition d'un univers gangréné par l'épuisement des sources d'énergie. Pagani n'oublie pas son expérienee d'animateur à Radio Monte-Carlo: il parodie les publicités débiles pour Méga-Kola, la páte~ PDG (páte dentifrice gouvernementale) et le masque à gaz Colibri, fleuri et léger. Il y introduit aussi les bruits de la rue, les klaxons, toujours son réve de ne pas séparer la chanson de la vie quotidienne. Y résonnent les canonnades de la guerre du Vietnam, les saintes orgues du Saint Père qui méditent sur la décadence de la foi et la fin des illusione divines. Ainsi

  J'ai été un père impardonnable

Et puis, il y a les chansons intimistes : Chez nous, hymne au foyer et au couple, qui devient tube sur les ondes, et participe au malentendu dont souffrira Pagani pendant trois ans, qui en fait un barde de la tendresse méditerranéenne. Le double album de Mégalopolis se vend très bien (plus de 50 000 exemplaires) à cause des deux nìélodies serinées à la radio, qui occultent le reste. Il faudra attendre le triomphe de Chaillot (en dicembre 1975), puis de Bobino (en avril 1976) pour que le message de Mégalopolis passe enfin dans sa violente intégralité.

Car, en 1972, Pagani joue à son insu le jeu du show-business. Il accepte (erreur de jeunesse, dit-il) " Midi-trente " à la télévision avec Danìelle Gilbert, il se partage entre la France et l'Italie avec des bonheurs divers. La radio continue de ne programma que les hyi-nnes à l'anìitié, au couple, " la bonne franquette ", qui fait partie de son troisième album : Les années de rage et les heures de Pamour, dans lequel une autre chanson-choe brillera bientót, de très provoquante'manière, dans les meetings publics du chanteur: L'Etoile d'or, berceuse civique sur les retrouvailles d'un homme et de ses racines, qui deviendront bientót armes principales du guérillero dans son complot pour le judaysme incarné. Là aussi, Pagani s'explique. Longuement. Inlassablement.