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megapocalypse

MEGAPOCALYPSE

 

Tout a commencé

le mardi 6 Décembre

il neigeait ce soir-là

des flocons couleur cendre

sur la ville oxydée

que traquait le destin …

 

Le destin qui courait

au volant de l'Histoire

a eu beau clacksonner

allumer tous ses phares

nous courions bien trop vite

nous étions bien trop loin …

 

Il a suffi d'une coincidence

une grève du rail, une grève des bus

la chaussée qui patine

sous la neige trop dense

et la ville se paye un premier infarctus I

 

 

Comme un fleuve d'acier

pris au piège des glaces

le trafic affolé

se banquise sur place

une heure qui passe

deux heures qui passent

trois heures qui passent

et personne n'avance d'un pas !

 

Speakerine : annonce

 

Directeur aéroport (coup de téléphone)

 

(choeurs) 

 

Un avion arrive

un avion repart

flambent les ogives

tournent les radars

 

Intérieur Tour de contróle

 

 

Minuit

1 heure du matin

Deux heures du matin

 

 

Cadence infernale

à la tour de contróle

les chiffres cavalent

les ailes se frólent

L'équipe résiste

mais juste à cinq heures

un gars de l'équipe

commet une erreur

 

 

Un Bango 60 qui arrivait des Antilles

et un supermotown qui partait pour Bahia

se prennent les ailes

s'enbrassent en piein ciel !

 

 

( orchestre) 

 

 

ACCIDENT

 

Carcasses et tripes de ferraille

percutent au cours de leur descente

un bras de la Centrale quarante

en superelectropagaille

Et l'Europe Thermonucléare

reçoit partout ce choc sauvage

et à la vitesse de la lumière

la panne se propage …

 

Et c'est France, Allemagne, ltalie,

Benelux, Angleterre

c'est l'Europe entière

qui est plongée dans le noir

en un seul instant I

 

(coeurs)

 

en un seul instant !

 

De Copenhague à Paris, de Madrid à Berlin

de Stockholm à Milan, de Bruxelles à Londres

et de Rome à Dublin !

 

 

(coeurs) 

 

C'est le début de la fin !

 

 

Monde civilisé

tu misais sur tes cábles

I' énergie t'a manqué

te voilà misérable...

 

10 millions de passagers

se trouvent prisonniers du métro

Rayons X poumons d'acier

s'arrétent dans tous les hópitaux

 

 

(orchestre)

 

Le rythme de la neige est régulier

 

 

(orchestre)

 

Le thermomètre láche ses degrés

 

 

Des taudis jusqu'aux gratte-ciel

silence des télés, des radios

Jusqu'au ventre des tunnels

le gel fait éclater les tuyaux …

 

(Orchestre)

 

Et tous les chasse-neige sont bloqués …

Quand l'hiver te mord les doigts

on se chauffe avec c'qu'on peut

on brúlerait n'importe quoi

pour faire du feu.

Le nylon adore les fiammes

et les fiammes adorent la nuit

Nuit nouvelle et nouveau drame

les incendies !

 

Et le lendemain

sous un ciel de Norvège

on a vu la cité

qui flambait sous la neige !

 

 

 

 

Chapitre suivant

 

A l'aube du troisième jour

victimes 20 000 environs

Les autres restent sans secours

sans vivres et sans informations

Et ces millions de naufragés

s'obstinent autour des téléphones ;

le méme disque monotone

répond à tous les abonnés:

 

 

Sommes désoiés le réseau est en panne

votre appel ne peut aboutir …

 

 

 

Puis c'est le silence complet

c'est le silence complet

c'est le silence complet …

 

 

Une femme :

 

Alors c'est décidé ? …

 

Un homme :

 

Oui, couvre bien les enfants

on y va ! …

 

Elle :

 

Mais il y a toute la ville à

traverser, tu te rends compte ?

 

Lui :

 

Mais on peut pas rester là comme

des imbéciles sans savoir

ce qui leur est arrivé !

 

Elle :

 

Bon, d'accord on y va !

 

 

Seuis ou en cortèges

Hommes, femmes, enfants

s'aventurent dans la neige …

Seuis ou en cortèges

les humains perdus

cherchent à rejoindre leur tribu

 

 

(Orchestre et Choeur)

 

 

Dieu ! Dis-nous quel crime fut commis

pour que ta gráce, nous oublie

sans une chance de survie, sans abri,

sans merci, sans merci …

 

 

 

(homme)

 

Monsieur, madame, on est que trois

et notre gosse meurt de froid

ouvrez la porte, ouvrez-moi

on cherche asile

pour rien qu'une heure, ayez du coeur

Ouvrez, ouvrez la porte

 

Ouvrez ! Ah, les salauds, ils sont là

mais ils voulent pas ouvrir !

 

(Un autre homme)

 

Tu peux crever la gueule ouverte

(Femme) 

On a plus rien à vous offrir

(Homme)

Allez, fous le camp ou j'tire !

 

Et voità les revolvers

qui se gavent de munitions

Je te creuse une boutonnière

pour deux tranches de jambon

Et voiià les tours d'hier

qui se dressent en cháteaux forts

les vivants se font la guerre

on ne compte plus les morts

La guerre a commencé

 

(Choeurs)

Oui la guerre a commencé !

 

La ville est retombée

dans un étrange moyen áge

et les supermarchés

sont les vedettes du pillage

les forces de police

ont employé les grands moyens

la faim systématique

multiplie les assassins

 

Les assassins ratissent

les quartiere du Sud au Nord

Far West et Moyen àge

court-circuitent dans la mort

Les morts qui s'amoncellent

dans les places et dans les rues

appellent des gourmands

dont on ne se souvenait plus

Les rats, cui, par milliers,

les rats remontent à la lumière

Avec la rage aux crocs

avec la peste en bandoulière...

 

Portes de la mort

Portes qui gardez l'entrée

des terres du Pardon

Portes de la mort

Ouvrez-vous qu'un fleuve vous inonde

Portes de la mort

un dernier effort

pour cette ultime cargaison

un dernier effort

tout le monde passe à l'autre monde !

 

 

De Profondis

Shema lsrael

 

Mon petit enfant

Te rappelles-tu la longue fuite dans la nuit

Dans ce vieux camion piein de bagages

Nous qui conduisions

et toi qui dormais emmitouflé dans l'édredon

qui te sert encore les nuits d'orage …

 

 

 

Nous avons tous perdu

l'accident, la tempéte

pour prévoir l'inconnu

il faut étre poètes

les poètes sont rares

et sur trente milions

 

Nous sommes trois cents

dans ce vieux monastère

rescapés du néant

héritiers de la terre …

Terre, ma terre

tout reste à faire …

 

venez tous mes frères

 

(choeurs)

 

Mes frères … mes frères … mes frères …

 

Regardez bien Mégalopolis

squelette de béton qui git dans la vallée

où les voitures se rouillent

au fond des précipices

et l'herbe reconquiert l'asphalte et le pavé

 

Eclate le ciment, les arbres refleurissent

et les oiseaux ratissent

un ciei enfin lavé !

 

 

 

 

 

 

 

   

Update: 16 agosto 2009